jeudi 11 février 2010
L'école de la désobéissance
Il en a longtemps rêvé. Rassembler antipubs, faucheurs volontaires, antinucléaires... Une initiative personnelle et toute naturelle pour cet ancien de Greenpeace. Xavier est parti d’un constat : «Toutes les causes alternatives font une critique du système capitaliste, d’où l’intérêt de les faire converger.»
Lui vient l’idée de stages qui préparent à l’action coup de poing. «Il y avait une demande de beaucoup de militants pour apprendre à passer à l’acte et quasiment aucune offre. Greenpeace le fait mais forme uniquement ses adeptes», explique-t-il. Xavier décide donc de former chaque mois des militants à l’action directe non violente. But de l’action : appuyer là où ça fait mal. Baptisé stage de désobéissance, il s’agit de se réapproprier la politique, «et s’il le faut, de manière illégale». Pendant deux jours et une soirée et pour la modique somme de 40 euros, un groupe de 30 militants se forme à l’activisme écoutant les consignes de Xavier.
«Je ne tue pas, je ne frappe pas»
Premier principe inculqué pendant la formation : je ne tue pas, je ne frappe pas. «Après, c’est à chacun de choisir ses limites. Mais un accord se fait collectivement, avant l’action.»
Vient la préparation de l’action. Le repérage du lieu : combien de policiers et de CRS sont sur place, possibilité ou non de s’échapper rapidement... Certaines étapes sont plus surprenantes comme choisir sa tenue de combat ou gérer le stress.
Autre exercice non négligeable: communiquer avec les médias. Les stagiaires travaillent sur leur image, particulièrement le vocabulaire et la tenue. «On ne vient pas en punk pour toucher un public âgé, on ne fume pas sur une action écolo.» Bâtir une relation durable, mais pas innocente avec les médias. «Parfois, on explique que des petits mensonges peuvent être utiles, comme sur le nombre de mobilisés.»
Action choc
Xavier forme enfin ses activistes à la simulation d’action choc. «On reproduit l’occupation d’une base militaire, le blocage d’une ligne de chemin de fer, ou même l’interpellation d’une personne sur le modèle d’Act up.» Une simulation dans les règles de l’art avec faux décor, faux journalistes et faux policiers. Les stagiaires apprennent à délivrer leur message devant une caméra en plein affrontement avec les forces de l’ordre. On s’y croirait presque.
Depuis 2 ans, Xavier a déjà organisé des dizaines de stages de désobéissance. Et les stages à venir affichent complet. «On a beaucoup de militants d’associations traditionnelles qui sont surpris mais qui reviennent.» Preuve du succès : de nombreux militants passés par le stage se sont récemment illustrés dans des actions coup de poing, largement couvertes par les médias. Au-delà du stage d’action non violente, Xavier propose aussi de véritables «media training». On n’arrête plus les nouveaux contestataires.
www.desobeir.net
mardi 27 octobre 2009
Grizzly Bear, quand l'ours sort de sa tanière
Veckatimest est la nouvelle pépite du label Warp.
Avec ce 3e opus, Grizzly Bear était attendu au tournant.
Mission accomplie.
Veckatimest est un album qui se mérite. Les petits protégés de Radiohead ont ce point commun avec le groupe d’Oxford. Leur musique prend plus de sens à chaque écoute.
Après un premier album Horn of plenty difficile à saisir, bourré de sons bruts, comme inachevés et les captivantes sonorités folk de Yellow house, Grizzly Bear sait encore surprendre ses auditeurs déjà conquis. Et le fait même magistralement.
Ce 3e opus du quartet de Brooklyn, toujours aussi dense, se promène entre une pop ambitieuse et planante, des accents folk et le rock des années 60.
Avec cet album mélancolique, le groupe nous prouve qu’ils ont un son et un univers bien à eux. Un univers surprenant, dérangeant de prime abord, mais qui fur et à mesure qu’on le découvre et l’appréhende se révèle magique.
La voix de Daniel Rossen sur « All we ask » ou « Fine for now » nous évoque tantôt Jeff Buckley, tantôt Brian Wilson. Des morceaux qui sonnent comme des rêveries. La douce mélodie de « Foreground » envoûte par sa puissance, son énergie. Les notes de piano y croisent les plaintes du chanteur et les chœurs.
Au milieu de ces songes introduits par des instruments à corde, l’album fait la part belle aux guitares acoustiques et à la batterie qui joue les contretemps.
Basse et batterie rythment l’entraînant et intemporel « While you wait for the others ». Puis il y a l’efficace « Two weeks », dynamique, avec ses harmonies vocales que l’on retrouve au fil de l’album et qui font l’identité de ce groupe new-yorkais.
Avec Veckatimest, Grizzly Bear est résolument entré dans la cour des grands, faisant d'eux un groupe inclassable.
"Two weeks", réalisé par le brillant Patrick Daughters (on se souvient des clips de Feist)
Concert à emporter dans les rues de Paris en 2006 déjà...
mardi 20 octobre 2009
LA DETTE EN 5 POINTS
1. C’est quoi la dette ?
La dette représente l’ensemble des emprunts contractés par l'Etat.
Ce sont en fait tous les déficits publics accumulés.
Il y a déficit public lorsque les dépenses de l’Etat sont supérieures aux recettes. Concrètement, les budgets publics sont très souvent déficitaires.
2. L’état s’endette auprès de qui?
La dette prend le plus souvent la forme d'emprunts nationaux.
On se souvient de l’emprunt Balladur lancé en France par le Premier ministre en 1993. Dans ce cas de figure, les créanciers sont les Français.
L’Etat emprunte aussi à d’autres pays et à des institutions financières internationales. Par exemple, les bons du trésor américains achetés par les chinois.
3. Faut-il s’inquiéter du creusement de la dette?
Cela dépend beaucoup de la confiance des investisseurs et donc de la santé des marchés financiers.
La dette atteint aujourd’hui 78% du PIB en France. Ce chiffre grimpera à 84% en 2010, et, selon le projet de loi de finances présenté par le gouvernement, à 91% en 2013.
Avec la crise, rien n’indique que la dette soit remboursée un jour.
4. Y a-t-il des garde- fous ?
Par principe, un pays est souverain. Il n’est donc jamais obligé de rembourser ses dettes. Ce fut le cas en Argentine en 2001, où les petits porteurs ont été très affectés par la banqueroute de leur pays.
Une instance internationale comme le FMI est, en théorie, censée gérer les crises monétaires et financières. Pour éviter qu’un pays ne fasse défaut lors d'une crise financière, le FMI lui prête de l’argent le temps que la confiance des agents économiques revienne. Mais l’exemple argentin a montré les limites du rôle du FMI lorsqu’un pays fait faillite.
L’UE a de son côté tenté d’imposer des garde-fous. Comme les autres pays de la zone euro, la France doit respecter les critères de Maastricht. En 1992, chaque pays de l’Union européenne s’était engagé à ce que sa dette publique ne dépasse pas 60% de son PIB. Mais ces critères sont loin d’être respectés.
5. Quelles solutions pour l’enrayer ?
Un État peut diminuer son endettement par une méthode, aujourd'hui abandonnée par les pays développés : par création monétaire. En émettant de la monnaie, les administrations publiques peuvent en effet financer le remboursement de leurs emprunts passés. On parle de monétisation de la dette.
Mais aujourd’hui avec l’euro, une telle solution n‘est plus possible. Reste la mise en place d’une politique de rigueur. L’état doit dépenser moins, augmenter ses impôts. Ces mesures assez impopulaires n’enchantent pas les politiques, qui repoussent l’échéance et ne s’attaquent finalement jamais au problème.
Photo tirée du Point.fr, Thierry Lindauer/ MaxPPP
vendredi 16 octobre 2009
Pink Flamingo
Ces "midnight movies "ont rendu célèbres des films jusque-là underground comme Eraserhead de David Lynch ou The Rocky Horror Picture Show entre autres.
Mais Pink Flamingo, c'est aussi le nom du restaurant de Jamie et Marie, clin d'oeil au film trash de John Waters.
vendredi 7 mars 2008
Génération Fluokids
mercredi 27 février 2008
Obamania quand tu nous tiens...
Non, ce n'est pas la fin du concert de Pete Doherty mais bien un meeting de Barack Obama.
Les journalistes qui couvrent la campagne présidentielle sont unanimes : l'Obamania sévit aux Etats-Unis. Et elle fait mal.
Le phénomène Obama ne se limite pas aux meetings du candidat à la Maison Blanche.
Sur Internet, c'est la folie. Les blogs de soutien au sénateur noir pullulent. Surtout chez les jeunes. Generation Obama, Students for Obama... Même sur Facebook, le groupe de discussion qui lui est consacré dépasse aujourd'hui le million de visiteurs.
Jamais les jeunes Américains ne s'étaient autant mobilisés. La nouvelle mode au lycée, c'est d'appartenir à un "club démocrate".
Une mobilisation qui paye : Obama aurait recueilli 42 % des voix des jeunes dans les états qui ont déjà voté les primaires démocrates, selon un sondage CNN.
Obama girl
Certains fans vont encore plus loin. A l'image de Ben Relles et Leah Kaufman, deux jeunes new yorkais qui ont tourné un clip - non dénué d'humour - en soutien au candidat, intitulé Obama girl. Avec un short ultracourt et des allusions déplacées, une bimbo de 25 ans y chante son amour pour Barack Obama. Le titre de la chanson ? "I got a crush on Obama".
Lancé sur le net il y a 6 mois, le clip fait un carton. Buzz immédiat dans tout le pays : il a été vu plus de 4 millions de fois sur youtube.
L'ami des stars
Obama compte aussi des groupies parmi les artistes et vedettes du show biz. Sa nouvelle fan Oprah Winfrey, LA télé évangéliste des Américains, représente un soutien en or.
Tout comme le clip "Yes we can" réalisé par le rappeur William où se côtoient pêle-mêle Scarlett Johansson, le fils de Bob Dylan, des acteurs de séries télé et chanteurs célèbres.
L'obamania serait le fruit d'une stratégie bien rôdée ?
Barack Obama ne s'en cache pas, il joue la carte de l'idéalisme. Ses discours font souvent référence à John Fitzgerald Kennedy et Martin Luther King.
Son autre atout : le charisme. Invité sur les plateaux télé, il ose des petits pas de danse et enchaîne les "jokes". Obama is so cool...
"Obama girl" :
"Yes we can" the clip :
source youtube